mardi 17 octobre 2017

Promenade dans les environs de Saint-Quentin (4)

   L'ancienne abbaye de Fervaques se trouvait tout près des sources de la Somme. On voit aujourd'hui sur son emplacement une ferme importante dont l'entrée est à une trentaine de mètres seulement de l'endroit où les sources laissent échapper leurs eaux.

[Suivent différents noms portés par ce lieu au fil du temps]

   Dans le cartulaire de l'abbaye de Fervacques qui se trouve dans les archives du département de l'Aisne, on lit ce qui suit :
"Fervacque, anciennement  nommé Favarchque, est situé au comté de Vermandois, ressort de Sainct-Quentin, une lieue des pays de Cambresis entre le  village de Croix et Fonsommes ; ces pourquoi les religieuses anciennement estoient appelées les religieuses de Fonsommes. La maison est située dans ung vallon avant l'estang qui borne une partie de la maison ; le dict estang prenant son accroissement des fontaines qui sont dans l'abbaye, proche la place nommée le Pont-de-Cambray, rt le dict estang avec les fontaines fot l'origine de la rivière Somme. Le dict lieu semble être appelésFervacques (a Ferventibus aquis) à cause des eaues qui sont fréquentes et qui semblent bouillonner."



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   Dans son histoire de l'abbaye de Fervacques, l'abbé Poquet a reproduit, d'après la Gallia Christiana, l'acte de donation de René et de femme Elisabeth, en faveur de l'abbaye.
   On dit qu'il ne reste plus que de faibles vestiges et quelques souterrains de cet antique monastère dans lequel on trouvait avec l'église, le cloître, la salle capitulaire, le réfectoire, le chauffoir, la cuisine, les doctoirs, l'infirmerie, le noviciat, les écoles, le pensionnat, tous les bâtiments nécessaires pour les approvisionnements, pour les ateliers des divers corps d'état, des écuries, des basses-cours, des granges, et des jardins dans lesquels on récoltait des légumes et des fruits pour l'établissement.

[Suit une liste des différentes possessions de l'abbaye]

   Cette communauté religieuse eut beaucoup à souffrir des guerres qui désolèrent autrefois nos contrées. L'abbaye fut saccagée en 1395 par les troupes du duc d'Anjou et en 1532, les Espagnols s'en emparèrent et chassèrent les religieuses. Elles y revinrent en 1634. Mais les Espagnols ayant envahi de nouveau le pays, les religieuses se réfugièrent à Paris, et vinrent, quelques années plus tard se fixer à Saint-Quentin dans le bâtiment en ruines qu'on appelle Fervaques, rue du Palais-de-Justice.

   En 1320, on comptait dans l'abbaye de Fervaques 50 sœurs, novices et écolières, 20 moines, chapelains, profès et novices, et 20 sœurs converses. La communauté des hommes paraît avoir été supprimées vers le milieu du XIVème siècle.

Le mot Fervaques vient de ferventes aquoe (eaux bouillantes). En effet, quand les sources sont abondantes, les eaux semblent sortir toutes bouillonnantes du calcaire.

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Sources :
Société académique de Saint-Quentin
Département de l'Aisne - Archives départementales de l'Aisne, H1631

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